Quand un antivirus gratuit décide de vendre vos données
La question de la protection des informations des internautes n’a pas fini de faire couler de l’encre. Aujourd’hui, c’est un antivirus, censé entre autres assurer votre confidentialité, qui annonce vouloir compléter ses revenus grâce à la revente de vos « données non personnelles ».
Collecte et vente des données non personnelles
L’antivirus gratuit AVG, pourtant utilisé par des millions de personnes, prévoit de se lancer dans la commercialisation d’informations personnelles collectées sur ses adeptes. La raison : financer la gratuité du logiciel.
D’ores et déjà, l’éditeur a déjà procédé à la mise à jour de ses conditions d’utilisation et de sa politique de respect de la vie privée. En substance, ces règles indiquent que la firme peut « faire de l’argent avec ses offres gratuites grâce aux données non personnelles ».
Tâchons en premier lieu de comprendre ce qu’AVG entend par « non personnelles ». Il s’agirait notamment de la marque de l’équipement, des applications qui y sont installées et de la façon dont elles sont utilisées, de la langue choisie, de l’historique des recherches lancées et des pages visitées sur le Web, du FAI ou de l’opérateur téléphonique.
La société de sécurité informatique souligne qu’elle exclut les données nominatives de la location et de la vente, mais s’autorise toutefois à les « partager » avec des moteurs de recherche ou des annonceurs. Par ailleurs, certains contenus mis en vente sont traités au préalable pour devenir totalement anonymes.
Une annonce qui ne rassure pas le public, sachant que si une entreprise dispose déjà de fichiers issus de Facebook et Google par exemple, le recoupement des données en vue de l’identification de l’utilisateur d’origine ne pose aucune difficulté particulière.
Comment éviter cette collecte de données ?
Cette collecte automatique des données des ordinateurs sécurisés par AVG doit débuter le 15 octobre 2015. Pour l’éviter, vous avez la possibilité de désactiver cette fonctionnalité dans les options du programme, sans être pénalisé sur la qualité du service… à moins que vous ne décidiez d’adopter tout bonnement une autre solution de sécurité, même payante pour ne pas être épiées par les éditeurs de logiciels et les géants de l’Internet.
Un exercice de plus en plus ardu, considérant que tous s’y mettent : les navigateurs, les sites Internet, les applications, les systèmes d’exploitation et même nos appareils. Et cela, sans compter les hackers, leurs campagnes de phishing et leurs logiciels espions, toujours plus nombreux et sophistiqués, pour dérober les précieuses données des individus et des organisations.